Culture de champignons et expérimentations

Lucie/ février 27, 2024/ Agriculture, Alimentation durable, Biodiversité

Au Tiers-Lieu les Grandes Roches, nous avons expérimenté la culture de champignon dans un jardin-forêt au stade juvénile (n’offrant pas encore un couvert suffisant pour créer un ombrage dense, retenir l’humidité et amortir les variations de température).

Illustrations par Océane F., volontaire en Service Civique à Évaléco

Idées et recherches

La première idée consistait à placer des bûches de cultures à l’intérieur de haies de Benjes (haie constituée de bois sec) afin qu’elles bénéficient d’un microclimat plus clément, protégées du vent desséchant particulièrement virulent sur le plateau du Peyron. Ces haies sont également des atouts pour la biodiversité en fournissant gîte et couvert à la faune, en enrichissant le sol suite à la lente décomposition du bois et autres matières carbonées, et de manière générale en produisant un effet de lisière.

Cet hiver, suite à la rencontre de Chloé et Fabrice de la micro-ferme urbaine « De la pousse à l’assiette », nous avons visité leurs locaux situés à Pré du Lac (06) et sommes repartis avec pléthore de conseils et de ballots de culture usagés (constitués d’un agglomérat de mycélium de champignons et de substrat de paille, céréales et sciure).

Dès lors, nous avons mis de coté la culture sur bûche pour développer diverses mises en places des ballots de Pleurotes et Shiitakés, tant au Tiers-Lieu les Grandes Roches en moyenne montagne à Gréolières qu’à celui de Sainte Marthe à Grasse.

Parmi quelques idées, voici celles que nous avons mises en places :

Nos diverses expérimentations

" Écrabouillage "

Tout d’abord les « écrabouillages » à Sainte Marthe ! La technique la plus simple et la pus efficace jusqu’à présent, qui consiste à plaquer les ballots fragmentés en contact direct avec la terre. Une bonne partie se trouve dans le technosol (sol reconstitué par dessus un sol goudronné), enrobé d’une litière de feuille mortes.

" Châteaux "

Ensuite nous avons construits de glorieux « châteaux » remplis de lasagnes de fumier et feuilles mortes afin de constituer un réservoir de nutriments et d’humidité pour le mycélium (pour vous figurer l’affaire, cela ressemble à un pâté de sable pour les pleurotes et à une tour de planchettes de bois néerlandaises pour les shiitakés dont les ballots sont rigides comme des briques). Aux Grandes Roches, les deux « châteaux » ont étés placés sous couvert d’un bosquet de pins.

" Donuts "

L’expérimentation la plus drôle à mettre en place reste sans conteste les « donuts » aux grandes roches. Constitués d’un double plessis en anneaux concentriques autour d’une aubépine, ils sont remplis d’un fine couche couche de fumier surmontés d’une inclusion de mycélium, complétés par une généreuse épaisseur de feuilles et de brindilles. Au début du printemps, il seront alimentés en fumier et broyat de bois puis paillés, et réalimentés de feuilles mortes pour protéger les champignons du froid en début d’hiver.

Station de propagation

En bonus, nous avons constitué une station de propagation en évaluant la capacité du mycélium à se diffuser dans divers substrats à partir de ballots émiettés. Sont en test des branches de tailles et essences diverses, du café (avec du mycélium de champignons de Paris issus de pieds de champignons achetés en magasin bio) et du broyat, lequel remporte un franc succès auprès des champignons lignicoles. Ce substrat inoculé pourra servir à mettre en place de nouvelles zones de culture ou à les relancer une fois les ballots recyclés tous utilisés.

Fosses remplies de nutriments

Nous prévoyons également d’effectuer une expérimentation de fosses remplies de nutriments disposés en lasagnes pour les champignons (fumier, feuilles, compost etc.), les ballots seront au dessus des différentes strates nutritives. Le principe sera ici de permettre aux champignons d’étendre au maximum leur réseau mycélien dans un sol tendre et de voir si il continuent à proliférer même après avoir consommé leur matériaux de base.

Résultats et productions

Pour ce qui est de la production, les champignons sont actuellement en dormance aux Grandes Roches avec le froid. Toutefois la récolte va croissante à Sainte Marthe, et nous avons pu commencer à mettre en place des moyens de conservation, notamment au moyen du déshydrateur solaire et de mise en bocaux à l’huile.

Il y aura toutes sortes d’autres propositions gourmandes à venir !